Sur une proposition de l’Association des Ami.e.s et Partenaires du cinéma Les Variétés
en collaboration avec le cinéma Les Variétés
Séance spéciale « Un exercice du regard »
Jeudi 31 Mai 2018 à 20h00 en présence de Jean-Pierre Rehm & David Yon
-Places en vente pour la séance dès le 29/05 en caisse du cinéma (tarifs habituels)-
Avant tout « exercice du regard », selon les mots de Jean-Pierre Rehm, la critique ne se résume pas au seul jeu des commentaires. Travail actif de recherche, de choix, de proposition, la critique ainsi entendue tente d’inventer d’autres espaces et d’autres temporalités pour le partage et la transmission du cinéma, à la hauteur de l’attention que nous portons et que nous nous devons de porter à chaque oeuvre singulière.
Pour cette soirée, les Amis et Partenaires du cinéma les Variétés invitent Jean-Pierre Rehm (critique et délégué général du FID Marseille) et David Yon (co-fondateur de Dérives.tv et cinéaste) qui témoignerons de leurs expériences et de leurs pratiques.
L’occasion également de partager deux films :
proposé par Jean-Pierre Rehm,
Sarah Winchester, opéra fantôme de Bertrand Bonello (fiction – 2016 – France – 24 min.)
Ça commence dans la pénombre. On la quittera peu, elle ira même s’accentuant. Un musicien, également metteur en scène, interprété par Reda Kateb, se tient aux consoles et teste ses sons : il est en répétition dans la salle de l’Opéra de Paris. De là, il dirige la danseuse étoile Marie-Agnès Gillot pour un opéra intitulé Sarah Winchester, inspiré de la vie de cette américaine à la destinée si singulière. Sarah est l’épouse du fils unique de l’armurier Winchester, connu pour la célèbre carabine à répétition, source de la colossale fortune familiale. Sarah va perdre sa fille Anne, atteinte d’une maladie dégénérative, puis son mari. Refusant la fatalité, Sarah consulte des mediums. Ceux-ci lui recommandent de bâtir une demeure pour accueillir les fantômes des disparus.
En réponse à une proposition de l’Opéra de Paris, Bertrand Bonello s’est souvenu d’une riche et longue tradition cinématographique, celle, initiée par le roman éponyme de Gaston Leroux, d’un fantôme ayant pris loge dans ce haut lieu de l’art. Voilà donc les coulisses, le plateau, bien des recoins de ces lieux magiques hantés par l’histoire de Sarah W. Mais, écho redoublé à ce qui lie l’histoire de cette femme à l’architecture, ce film, d’une ampleur fort impressionnante en dépit de son économie, se présente comme la coquille propre à accueillir les formes fantômes d’un opéra et d’un ballet qui ne connaîtront pour existence que ce seul temps de recherches, d’hésitations qui se bouclent sur une danse sur place, purement intérieure : densité à vue.
(Jean-Pierre Rehm)
proposé par David Yon,
Letter to a Refusing Pilot d’Akram Zaatari (documentaire – 2013 – Liban – 34 min.)
Été 1982. Une rumeur circule dans une petite ville du Sud-Liban, occupée par les Israéliens : un pilote de chasse israélien a reçu l’ordre de bombarder une cible dans la banlieue de Saida, mais sachant que la cible est une école, il refuse de la détruire et lâche ses bombes dans la mer. Au cour de son enfance, Akram Zaatari grandit en entendant des versions toujours plus sophistiquées de cette histoire : son père avait en effet été le directeur de cette école pendant 20 ans. Des décennies plus tard, Zaatari découvre que ce n’était pas une rumeur : le pilote était bien réel.